En 2007, je suis pour la première fois des cours de photographie à Paris. J’apprends la lumière, la technique, la composition, le développement et le tirage argentiques. Je découvre aussi le numérique. Je progresse beaucoup.
Mon professeur, Carlo Werner, est un philosophe de l’art photographique, une personnalité singulière et stimulante. Il se trouve qu’il est aussi le Commissaire Général des fameuses Rencontres Photographiques du XXème arrondissement, regroupant photographes professionnels et amateurs.
Un soir, il lance un défi à ses élèves : participer aux Rencontres en exposant leurs photographies. Les délais sont courts. Je n’ai jamais exposé. Je trouve pourtant rapidement mon sujet. J’observe les Arbres depuis l’enfance. J’admire inlassablement ces compagnons indéfectibles de l’homme. Je les photographie, souvent, très souvent. Une évidence.
Je me sens pousser des ailes. Je fais une première sélection de photos réalisées depuis 2002 en France et à l’étranger. Je décide de les compléter par de nouvelles images au printemps 2007. Le résultat est une galerie de Portraits d’Arbres d’une humanité troublante, exposée en octobre 2007.
Voici l’intention artistique qui m’a guidée vers le Peuple des Arbres : « Je pose mon regard avec délicatesse sur leurs silhouettes tour à tour fragiles, vigoureuses et énigmatiques. Point de contradiction ni de complexité, les Arbres s’effeuillent devant mon objectif avec une vérité subtile, parfois nue, toujours juste. Je fige avec admiration l’expression d’une vie, d’un combat de tous les instants pour traverser les outrages du temps, s’enraciner dans la terre. Sauvages, libres, ces sculptures monumentales cèdent un instant sous mon œil persuasif, jamais inquisiteur. Je capte leur façon de s’emparer du ciel, d’appeler la nature entière. »